La Chine, après avoir inventé la pollution, invente la dépollution : un marché en pleine croissance !
Genève (Palais des Nations Unies, Aile Marchande).
La Chine, après avoir inventé la pollution, invente la dépollution : un marché en pleine croissance !
Genève (Palais des Nations Unies, Aile Marchande).
Ah, la Chine. Toujours un coup d'avance, n'est-ce pas ? Après avoir délicatement offert au monde son atmosphère post-industrielle – une véritable installation d'art conceptuel à l'échelle planétaire, je dirais presque un manifeste néo-nihiliste sur la futilité du souffle – voilà qu'elle s'apprête à nous vendre les outils pour respirer à nouveau. Un coup de génie marketing, dirait n'importe quel étudiant en première année d'économie, ou n'importe quel syndic de copropriété face à une fuite qu'il a lui-même provoquée.
Nos chancelleries occidentales, ces nobles temples de la gesticulation, avaient déjà noté une certaine agitation. Les chiffres du marché des masques 3M, ces œuvres utilitaires que certains critiques culturels pourraient qualifier de "ready-mades" du quotidien pollué, ont explosé. Des milliards, mes amis, juste pour masquer un peu l'évidence. Et que dire de cette start-up canadienne, Vitality Air, qui nous propose des bouteilles d'air pur des montagnes ? Une performance d'une rare audace, un "Gesamtkunstwerk" où la respiration devient un acte de consommation de luxe, une sorte de "NFT" du poumon sain. On frôle le sublime dans le cynisme.
Mais la Chine, elle, voit plus loin que le simple commerce bilatéral de l'oxygène embouteillé. Le purificateur d'air, cet objet de désir post-moderne, est devenu l'alpha et l'oméga de toute coexistence urbaine. Philips, Panasonic, Daikin, tous se précipitent sur ce marché. C'est la nouvelle course aux armements, mais pour la survie pulmonaire. Et pendant que Donald Trump, avec sa candeur habituelle, continue de scander son archaïque "Drill baby, drill", Pékin prépare sa prochaine offensive diplomatique : vendre au monde entier ses solutions bas carbone.
« Nous avons été les premiers à construire la plus grande usine de jouets, » aurait confié un haut dignitaire du Parti, sous couvert d'anonymat, « il est donc logique que nous soyons les premiers à vendre les trousses de secours pour ceux qui ont joué un peu trop fort. C'est juste de la bonne gestion de crise, non ? » Une déclaration qui résume à merveille la pensée stratégique de cette puissance.
L'ONU, bien sûr, s'est fendue d'un communiqué. Son Secrétaire Général a "salué la prise de conscience environnementale de la Chine" tout en appelant "à une coopération multilatérale renforcée pour adresser les défis globaux". Traduction : "On a compris qu'on s'est fait avoir, mais on applaudit pour la forme."
La semaine prochaine, attendez-vous à un sommet mondial sur le "droit à un air respirable", où les nations paieront grassement la Chine pour la technologie qu'elle a si brillamment "développée" suite à son propre impact. Et on appellera ça du progrès. Pathétique.
Zone de retour à la réalité
🤯 Vous n'avez pas compris la blague ? Lisez la réalité (c'est plus chiant).(Lien externe vers une source d'information garantie 100% sans humour)